Des talents de stature internationale à Paris-Saclay

Attirés par des établissements et des laboratoires de recherche de rang mondial, ainsi que par la perspective de collaborer tant avec des chercheurs de renom que des industriels de premier plan, des scientifiques mondialement reconnus rejoignent, toujours plus nombreux, le pôle académique de Paris-Saclay.

Alain Aspect, un Nobel quantique

Actuellement directeur de recherche émérite au CNRS, dont il a reçu la médaille d’or en 2005, il a fait son doctorat au sein de l’Institut d’optique d’Orsay avant de réaliser la plus grande partie de sa carrière au sein des laboratoires de l’ENS Paris-Saclay et de SupOptique. Il continue aujourd’hui à transmettre son savoir en enseignant à l’Institut Polytechnique de Paris et à l’Institut d’Optique Graduate School où il est titulaire de la chaire Augustin Fresnel. Toujours en quête d’une recherche de pointe en physique quantique, il a cocrée en 2019, à Massy, Pasqal, une start-up spécialisée dans les ordinateurs et systèmes quantiques.

Gérard Mourou, prix Nobel de physique

Gérard Mourou a dirigé le Laboratoire d’optique appliquée commun à l’École nationale supérieure de techniques avancées, au CNRS et à l’École polytechnique. Il est à l’origine de deux initiatives majeures en matière de lasers de puissance sur le territoire : le lancement du démonstrateur XCAN au sein de l’École polytechnique et la création de l’Institut de la lumière extrême (ILE) qui a pour objectif la construction, sur le plateau de Saclay, du premier laser femtoseconde de 10 pétawatts de puissance baptisé Apollon. En 2018, il reçoit le prix Nobel de physique avec la Canadienne Donna Strickland et l’Américain Arthur Ashkin pour leur méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes de haute intensité dont les applications dans le domaine médical, en particulier dans la chirurgie réfractive de l’œil, du traitement de la myopie, de la cataracte ou des tumeurs du cerveau sont aujourd’hui largement soulignées.

Jean Jouzel, prix Nobel et leader mondial de la recherche en climatologie

Jean Jouzel doit son premier succès au projet Vostok qui voit la découverte d’une couche de glace de 200 mètres sous le lac sous-glaciaire du même nom, en Antarctique. Fort de ce succès, Jean Jouzel met sur pied le programme Epica qui consiste à effectuer des forages dans l’Antarctique et en devient directeur de 1995 à 2001. De 2001 à 2008, il est directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, une fédération de huit laboratoires travaillant sur les questions du climat. En 1994, Jean Jouzel intègre le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il est corécipiendaire, en 2007 du prix Nobel de la paix avec le GIEC, et, en 2012, il reçoit le prix Vetlesen, considéré comme le Nobel des sciences de la terre et de l’univers.

Valérie Masson-Delmotte, haute représentante du GIEC

Climatologue, diplômée de l’École centrale Paris en physique des fluides et des transferts et directrice de recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE) au sein du CEA, Valérie Masson-Delmotte, qui a démarré aux côtés de Jean Jouzel, oriente ses travaux de recherches sur le changement climatique, notamment l’évolution des climats passés et l’impact du climat futur. Membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), elle est depuis 2015 coprésidente du groupe n°1 portant sur les principes physiques du changement climatique. En 2019, elle était lauréate de la médaille d’argent du CNRS. Elle est également membre du Haut Conseil pour le climat, placé sous la responsabilité du Premier ministre français.

Joël Doré, leader mondial de la recherche sur le microbiote

Arrivé à l’INRAE il y a plus de trente ans après un doctorat obtenu à l’Université de l’Illinois (USA), Joël Doré est aujourd’hui le spécialiste mondial en microbiologie alimentaire et intestinale. Chercheur au sein de l’Institut Micalis, directeur de recherche à l’INRAE et directeur scientifique du centre d’excellence MetaGenoPolis, il a notamment découvert les liens entre le microbiote intestinal et certaines maladies chroniques, neurodégénératives ou neuropsychiatriques, dont l’autisme. Des découvertes qu’il valorise dans de nombreuses applications diagnostiques et thérapeutiques, cofondant plusieurs start-up dont Enterome, Maat Pharma ou NovoBiome

Florent Kirchner, un coordinateur national de la stratégie cybersécurité 100 % Paris-Saclay

Florent Kirchner est coordinateur national de la stratégie d’accélération cybersécurité auprès du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) afin de mener à bien la mission France 2030 en matière de cybersécurité. Depuis février 2023, il est également le représentant de la France au directoire de l’European Cybersecurity Competence Centre et collabore, en parallèle, avec le Campus Cyber installé à Paris-La Défense. Des missions nationales qui confirment un parcours exemplaire au cœur de Paris-Saclay. Après avoir été formé au sein de l’ENS Paris-Saclay ainsi que de l’École polytechnique, Florent Kirchner, docteur en informatique, a collaboré de nombreuses années au sein du CEA-List. Il y a notamment dirigé le Laboratoire pour la sureté et la sécurité du logiciel ainsi que le programme cybersécurité.

Luc Julia : retour aux sources pour le fondateur de Siri

Ingénieur et informaticien, Luc Julia est connu du grand public pour avoir coinventé l’assistant vocal Siri. Il est titulaire d’un doctorat d’informatique obtenu à Télécom Paris. En 1998, il fonde le Computer Human Interaction Center (CHIC), laboratoire spécialisé en IA qui réalisera les premiers objets connectés ou premières voitures intelligentes pour BMW. En 2000, il crée une start-up, Orb, spécialisée dans la transformation des ordinateurs en serveurs multimédia, avant de passer près de dix années au sein du groupe Samsung. Il a rejoint le groupe Renault en mai 2021 en tant que directeur scientifique. Il y a créé, avec ses équipes, Reno, l’avatar qui sera intégré dans la nouvelle R5. Luc Julia est membre de l’Académie française des technologies. Auteur de plusieurs ouvrages, il est souvent présenté par les médias comme le « pape » de l’intelligence artificielle prédictive.

Laurence Devillers Faire rimer IA avec éthique

Laurence Devillers, Professeure en IA à Sorbonne Université, est chercheuse au CNRS au sein du Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique (LISN) de l’Université Paris-Saclay où elle est responsable de la CHAIRE hors 3IA HUMAAINE : HUman-MAchine Affective INteraction & Ethics. Membre fondateur de l’Institut DATAIA, ses domaines de recherche portent principalement sur l’interaction homme-machine, la détection des émotions, le dialogue oral et la robotique affective et interactive. Elle a écrit plus de 200 publications internationales (Google Scholar : Hindex: 44) et a participé à plusieurs projets nationaux dont ANR Tecsan Armen, FUI Romeo, BPI Romeo2, et internationaux comme Rex Humaine, ANR Japon/Allemagne/France LeCycl et le projet Eureka Buddy BeWell. Elle est également présidente de la Fondation Blaise Pascal de médiation scientifique en mathématiques et informatique. Enfin, elle a participé au Comité national pilote d’éthique du numérique et de l’IA de 2019 à

2024 et a été responsable à l’AFNOR du groupe de travail du JTC21 (IA) sur « Foundational and societal impacts of AI ». Elle a écrit plusieurs essais : Des robots et des hommes (Plon 2017), Les robots émotionnels (2020) et a co-écrit avec Serge Abiteboul et Gilles Dowek une pièce de théâtre sur l’attachement aux chatbots : « Qui a hacké Garoutzia ? » montée à Avignon en 2023 et jouée à Paris à la scène Parisienne jusqu’à fin 2024.